Filière bovine Cinq scénarios à l’horizon de 2035-2040
À la demande d’Interbev, FranceAgriMer a élaboré cinq scénarios d’évolution de la filière de la viande bovine. Ces projections se veulent des outils d’aide à la décision, en vue de l’élaboration de stratégies gagnantes.
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17 experts se sont livrés à un exercice de prospective entre juillet 2016 et mars 2018. Cinq scénarios, accompagnés de leurs enjeux et de leurs conséquences pour la filière bovine, ont été déroulés. Une publication mise en ligne le 27 décembre en fait la synthèse.
Scénario 1 : repli national dans un contexte de crise globale, économique et énergétique ;
Scénario 2 : viande à bas coût et importations dans un contexte de crise économique et de limitation des gaz à effet de serre ;
Scénario 3 : montée en gamme sous fortes contraintes sanitaires et sociétales ;
Scénario 4 : compétitivité (concentration et intensification à l’herbe) et différenciation dans un marché international freiné par le coût de l’énergie ;
Scénario 5 : filière organisée et innovante, avec une offre segmentée, dans un marché mondial porteur.
Montée en gamme
Dans le scénario 3, la situation économique mondiale est stabilisée et le prix du pétrole reste modéré. Les échanges continuent à se développer. En revanche, le changement climatique favorise le développement de nouvelles maladies bovines.
« La demande mondiale en viande bovine augmente davantage en qualité qu’en quantité, notamment sous l’impulsion des pays émergents. Et ceux-ci privilégient la sécurité sanitaire pour une part significative de leurs importations », décrit FranceAgriMer.
Les exigences en matière de bien-être animal sont fortes. Ces contraintes « s’avèrent in fine des atouts pour qu’émerge au plan international et dans les échanges la primauté de la vision France/UE sur la qualité tout au long de la chaîne. Ainsi, la restauration collective accroît sa part de viandes françaises dans ses approvisionnements. »
Amélioration de la durabilité
En France, les progrès génétiques « permettent d’améliorer la durabilité de la filière ». L’élevage à l’herbe domine. Du fait des normes imposées sur le transport des animaux vivants, les circuits courts de proximité sont encouragés.
« Rassuré par ces contraintes, qui ont pour effet de limiter l’audience des discours anti-viande, et grâce à l’innovation “produit” (comme des préparations et/ou process de production faisant reculer le problème de la tendreté de la viande), le consommateur considère dorénavant la viande comme un produit plaisir. » L’innovation “produit” permet aussi une meilleure rémunération de la carcasse, par la revalorisation de certains morceaux.
Dans un second temps, « le recul des soutiens publics aux services rendus par l’élevage herbager permet à ce que se redéveloppent de manière limitée des élevages intensifs ».
« In fine, ce sont principalement les exploitations écologiquement intensives basées sur la valorisation de l’herbe, et ceux bénéficiant d’une proximité de sources de sous-produits alimentaires, qui parviennent à capter une part significative de la valeur ajoutée, les autres courant après le respect de normes de plus en plus contraignantes. »
V.S.
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